2014–2015

La recherche (de soi)

Master 1 en linguistique anglaise

Mon entrée en master a été pour le moins fracassante. Au départ, je ne me destinais pas à passer un an à faire de la recherche en linguistique. J’avais d’abord convoité un master à l’intitulé quelque peu tapageur : Intelligence et innovation culturelles. Rien que ça. J’étais sous le charme. Et pourtant, après être arrivé au bout de la procédure d’admission, je décide de quitter le navire dès la première semaine. Je ne m’y sentais juste pas à l’aise, pas dans mon élément. Pourtant sur le papier, il avait tout pour me plaire. J’ai préféré me fier à mon instinct, comme je l’avais fait quand j’avais fui la médecine quelques années plus tôt, et revenir à ce que je connaissais bien et qui me tendait les bras plus que jamais : la linguistique. Après quelques visites dans les bureaux d’une de mes anciens profs, de ma future directrice de recherche et de l’administration de la fac, je rectifiais ce faux départ et revenais à mes premières amours.

J’étais loin d’imaginer ce que la rédaction d’un mémoire de recherche pendant toute une année allait impliquer : rigueur et persévérance, mais aussi solitude, sentiment d’illégitimité et remise en question permanente. Et encore moins que 8 mois après cette rentrée tonitruante, je me retrouverais à intervenir dans un colloque universitaire, aux côtés de chercheurs de renom, pour présenter mes propres travaux. Je n’ai pas la prétention d’avoir fait un doctorat, mais je peux dire la recherche m’a forgé, et elle a plus de points communs avec l’entrepreneuriat que ce qu’on pourrait penser.

Découvrir la recherche, c’est comme une grande leçon d’humilité face à l’ampleur des savoirs existants. Écrire un mémoire, c’est un gros travail d’architecture d’information qui ne dit pas son nom.